Les politiques français s’indignent. Les États-Unis, sous l’impulsion de Donald Trump, viennent d’imposer une nouvelle taxe douanière de 15 %. Emmanuel Macron crie à l’injustice, Bercy s’agite, les réunions de crise s’enchaînent. Tout le monde dénonce une décision « inadmissible ». Pourtant, ces mêmes responsables n’ont aucun scrupule à imposer, en France, des hausses de taxes unilatérales aux citoyens à l'exemple de la TVA sur les factures d'électricté, du gaz ou encore des surtaxes sur les billets d'avion... Là, c’est « normal » — parce que « l’État a besoin d’argent ».
Emmanuel Macron ne s’attendait sans doute pas à devoir encaisser une taxe étrangère par l'intermédiaire du tarif douanier américain. Et pourtant, le voilà confronté à une réalité que tous les Français connaissent bien : celle de se faire ponctionner au nom de l’équilibre budgétaire. Ce sont les entreprises françaises, les consommateurs et les contribuables qui assumeront l’impact, pendant que cette charge supplémentaire viendra alourdir son bilan économique à la tête de l’État.
Ironie du sort, celui que l’on surnommait avant son élection présidentielle de 2017 le « génie de la finance » est devenu, en 2025, le roi du déficit public. Une dette qui explose, des taxes qui s’empilent, et maintenant une perte de recettes liée à la suppression de lignes aériennes par Ryanair, une taxe douanière américaine qui plombera les exportations et plombe par ricocher le futur budget de l'Etat... Cette dynamique où les recettes baissent, les dépenses explosent (+29 milliards supplémentaires malgré année blanche et gel des indices) et les marges de manœuvre s’évaporent pour faire place à un défcit public giganstesques malgrés toutes les nouvelles taxes, surtaxes et les efforts des Francais. A l'exemple de la hausse de TVA sur l’abonnement à l’électricité. Les contribuables ne s’y attendaient pas. Une hausse décidée comme tant d’autres avant elle discrétement. Toujours la même méthode : on prélève plus, sans annoncer franchement pourquoi, ni dans quelle logique globale cela s’inscrit.
Le gouvernement devra désormais intégrer cette nouvelle donne dans l’élaboration du prochain budget national, présenté à la rentrée. Avec l’application effective des 15 % de droits de douane américains, tous les calculs doivent être repris pour l'année 2026. Comme les Français à chaque annonce fiscale, l’État découvre, lui aussi, ce que signifie une hausse imprévue. Bienvenue dans le monde de la fiscalité punitive — celui qui tue l’initiative, les investissements, et même la capacité à établir un budget crédible.
La France, qui a longtemps donné des leçons de rigueur budgétaire en augmentant les taxes plutôt qu’en réduisant les dépenses, se retrouve aujourd’hui confrontée à sa propre logique, appliquée par d’autres. Trump ne fait que copier la méthode française, et quand le “made in France fiscal” s’exporte, soudain, c’est le tollé.
Le message implicite du gouvernement qui semble en plein désarroi semble clair : ne me faites pas subir à l'international ce que je vous fais subir au national. Mais cette fois, le boomerang fiscal est bien parti. Et c’est Paris qui le prend en plein budget.
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