Il y a vingt ans, on payait ses impôts en râlant un peu. Aujourd’hui, on les paie en râlant beaucoup, tout en achetant moins. C’est ce qu’on appelle la modernité fiscale : un monde où l’inflation des taxes progresse plus vite que l’inflation des salaires, des idées, ou du bon sens.
Dans cette France de la rigueur déficitaire, l’État ne cherche pas à dépenser moins, mais à prélever plus. Et tant pis si les Français en viennent à tourner sept fois leur carte bleue dans leur main avant de faire leurs courses. Car enfin, il faut le dire : l’argument de l’inflation est devenu le prétexte préféré de ceux qui refusent de revoir leurs dépenses. L’inflation ne sert plus seulement à ajuster des prix, elle est devenue une machine à cash pour Bercy. Pendant que le contribuable serre la ceinture de son caddie, le budget de l’État s’élargit grâce à l’effet magique des hausses automatiques. Plus de TVA collectée, plus de taxe foncière, plus de CFE, plus de tout – sauf de pouvoir d’achat.
On assiste à une inversion inquiétante de la logique économique. Ce ne sont plus les taxes qui soutiennent l’économie. C’est l’économie qui est saignée pour faire survivre la machine fiscale. Et cette machine, qui ne produit ni bien ni service concret, mais des normes, des injonctions, et des justificatifs de justificatifs, s’échine à dire que tout va bien. Parce que le déficit ? Il se creuse, oui, mais avec dignité – avec l’élégance d’un budget bien présenté à Bruxelles. Le problème ? Il est structurel. On préfère taxer que produire. On préfère répercuter que réformer...
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