Le groupe Altice, fondé par Patrick Drahi, entre dans une nouvelle phase critique. “L’audience d’ouverture de la procédure de sauvegarde accélérée s’est tenue lundi 2 juin au tribunal des affaires économiques de Paris”, selon la déclaration d’un responsable cité par La Tribune. Cette étape marque l’ouverture officielle d’un processus judiciaire visant à restructurer une dette colossale accumulée au fil des ans.
Déjà, la nomination de l’administrateur judiciaire Frédéric Abitbol a ouvert la voie à une négociation finale avec les créanciers, qui pourrait être scellée à la fin juillet. Mais le véritable séisme pourrait suivre immédiatement : “la vente d’Altice au plus offrant”, selon le même responsable, est désormais en ligne de mire.
Au cœur des convoitises : SFR. Avec ses 19,5 millions de clients mobile et plus de six millions d’abonnés fixes, l’opérateur reste le numéro deux du marché français, derrière Orange. Valorisé à près de 30 milliards d’euros, c’est l’actif le plus grand public et le plus convoité. En coulisses, les manœuvres ont déjà commencé.
Deux scénarios s’opposent : une reprise globale du groupe ou une vente à la découpe. Dans ce jeu de dominos, Bouygues Télécom semble bien placé, déjà partenaire de SFR sur plus de 11000 sites. Mais une telle consolidation ne se fera pas sans arbitrage. L’Autorité de la concurrence et l’ARCEP pourraient imposer des “remèdes” pour éviter un déséquilibre du marché. Parmi eux : la cession de “La Poste Mobile”, une redistribution des fréquences et des boutiques au profit de Free, voire d’Orange. Un scénario qui pourrait redessiner totalement le paysage des télécoms en France.
Mais cette reconfiguration soulève des inquiétudes sur la rationalisation industrielle. Une fusion ou une revente partielle entraînerait inévitablement des doublons, et donc des suppressions de postes.
Enfin, une autre question demeure : la marque SFR survivra-t-elle à cette tempête ? Au vu du contexte de concurrence il est plus que probable qu’elle disparaisse, tant la logique de marque unique ou de simplification du portefeuille pourrait l’emporter dans la stratégie du futur repreneur.
Une chose est sûre : les prochaines semaines seront décisives pour l’avenir d’Altice, de SFR, et peut-être pour l’équilibre de tout le marché français des télécommunications.
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