Face aux défis majeurs auxquels est confrontée l’industrie sidérurgique, plusieurs États membres, dont la France, l’Italie et l’Espagne, ont appelé l’Union européenne à prendre des mesures urgentes pour préserver la compétitivité du secteur. Réunis lors d’un sommet au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, ces pays ont alerté sur la nécessité d’un soutien renforcé afin d’assurer la viabilité de cette industrie stratégique pour l’Europe.
Une industrie sous pression
Pilier essentiel de l’économie européenne, la sidérurgie alimente de nombreux secteurs clés tels que l’automobile, la construction et la défense. Pourtant, le secteur fait face à des difficultés croissantes : explosion des coûts de production liés à la hausse des prix de l’énergie et du carbone, concurrence exacerbée par les surcapacités mondiales et la baisse de la demande. Cette situation a entraîné une réduction de la production et une sous-utilisation des capacités industrielles, mettant en péril les investissements dans l’acier décarboné.
Conscients de ces enjeux, la France, l’Italie, l’Espagne, ainsi que la Belgique, le Luxembourg, la Roumanie et la Slovaquie ont mené une réflexion commune pour proposer des solutions concrètes visant à renforcer la sidérurgie européenne et garantir son avenir sur le territoire de l’UE.
Un plan d’action pour une sidérurgie compétitive et verte
Les ministres présents ont salué le lancement d’un dialogue stratégique entre l’industrie sidérurgique et la Commission européenne. Ils appellent à l’élaboration d’un « Plan d’action pour l’acier et les métaux » dans le cadre du Clean Industrial Deal, destiné à soutenir l’industrie propre et à attirer les investissements sur le continent.
Dans cette perspective, plusieurs axes d’intervention ont été identifiés :
- Renforcement des instruments de défense commerciale : les États réclament une application plus rapide des dispositifs anti-dumping et anti-subventions, une adaptation des quotas en fonction de la demande européenne et la mise en place d’un mécanisme de protection post-2026 après l’expiration des mesures de sauvegarde actuelles.
- Transition vers un acier bas carbone : des mesures structurelles sont nécessaires pour sécuriser l’avenir du secteur et accélérer sa décarbonation. Parmi elles, l’amélioration du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) afin d’éviter les fuites de carbone et de garantir des conditions de concurrence équitables.
- Compétitivité énergétique et accès aux matières premières : les États signataires demandent la mise en place d’un cadre garantissant un coût énergétique compétitif pour les industriels et la sécurisation de l’accès aux matières premières, notamment en conservant les déchets d’acier au sein de l’UE.
- Développement des marchés de l’acier vert : la croissance des marchés pilotes pour les produits sidérurgiques décarbonés est essentielle. Les États suggèrent notamment d’intégrer des critères environnementaux plus stricts dans les marchés publics, afin de stimuler la demande pour un acier plus durable.
Une réponse européenne attendue
Dans un contexte de transition écologique et de tensions économiques, l’industrie sidérurgique européenne se trouve à un tournant décisif. Pour les pays signataires, seule une action coordonnée à l’échelle européenne permettra de relever les défis actuels et d’assurer la pérennité du secteur. Ils appellent ainsi la Commission à agir sans tarder afin de préserver un pilier essentiel de l’industrie et de la souveraineté économique de l’Europe.
à partir de 3,00 € par mois
pour un accès intégral au site et à nos services
0 COMMENTAIRE(S)