En déplacement sur le site d’Imerys à Échassières (Allier), où se prépare le projet EMILI, première exploitation de lithium en France, le ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, a présenté ce 1er septembre les premiers résultats de la stratégie nationale de sécurisation des approvisionnements en métaux critiques.
Au total, 41 nouveaux projets d’investissements ont été validés, dont celui d’Imerys qui bénéficie d’un crédit d’impôt industrie verte de 200 M€. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de France 2030, avec près de 5,4 milliards d’euros d’investissements déjà mobilisés. L’objectif : créer une quinzaine d’usines, étendre une dizaine de sites existants, générer 3 800 emplois et couvrir jusqu’à 40 % des besoins français en lithium pour les batteries d’ici 2030.
Le projet EMILI, qui transformera une carrière de kaolin en exploitation de lithium, vise une production annuelle de 34 000 tonnes d’hydroxyde de lithium dès 2030, soit de quoi équiper 700 000 véhicules électriques. L’usine de raffinage associée doit permettre de réduire la dépendance de la France aux importations extra-européennes, tout en affichant une empreinte carbone plus faible.
La réforme du code minier, entrée en vigueur fin août, prolonge désormais la durée des permis d’exploration de 5 à 15 ans, tout en renforçant la concertation locale et la prise en compte des enjeux environnementaux. La demande de concession déposée par Imerys sera instruite dans ce nouveau cadre.
Une stratégie nationale et internationale
Au-delà de la relance minière, l’État mise aussi sur l’innovation et le recyclage. Près de 253 M€ de soutien public ont été attribués à 34 nouveaux projets visant la recyclabilité et la réincorporation des matériaux. Parallèlement, sept projets industriels liés aux métaux critiques ont déjà obtenu un agrément fiscal pour un montant global de 809 M€.
La sécurisation passe également par la diplomatie. Depuis 2022, la France a signé quinze partenariats stratégiques bilatéraux sur les minerais critiques avec des pays comme le Canada, l’Australie, le Chili, l’Argentine, le Maroc ou encore le Vietnam.
« Pas d’industrie sans ressources »
« Relancer l’activité minière en France, c’est renouer avec une évidence : il n’y a pas d’industrie sans ressources, pas de transition énergétique sans minerais », a résumé Marc Ferracci, saluant une réforme du code minier « qui sécurise la relance de l’exploration » et l’attribution du crédit d’impôt industrie verte à Imerys.
Avec ces annonces, la France confirme sa volonté de bâtir une filière minière et industrielle capable de soutenir sa transition énergétique et de réduire sa dépendance aux importations.
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