La ligne 15 Sud du Grand Paris Express, attendue depuis plus de quinze ans par les habitants et travailleurs de la petite couronne, ne sera finalement pas livrée avant avril 2027, soit près de deux ans après l’échéance annoncée à l’automne dernier. Une situation qui suscite l’indignation de Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilités, qui juge ces nouveaux retards “inacceptables” et réclame des mesures immédiates pour limiter les délais.
Une mission de contrôle pour limiter les retards
Face à ces annonces, Valérie Pécresse demande la mise en place d’une mission de contrôle et de coordination technique entre l’État et Île-de-France Mobilités pour encadrer la Société des Grands Projets (SGP), responsable du chantier. L’objectif : réduire au maximum ces nouveaux retards et garantir une transparence totale sur l’avancée des travaux.
Elle rappelle que Île-de-France Mobilités avait déjà alerté à plusieurs reprises sur les risques d’accumulation de délais, sans être entendue. En novembre dernier, un rapport d’expertise commandé par ses soins (le rapport Ramette/Bense) a finalement confirmé des retards bien plus importants qu’annoncé, en raison :
- de problèmes dans les travaux de génie civil,
- de défauts de coordination entre les différentes étapes et contrats industriels.
Des conséquences en cascade sur les lignes 16 et 17
Le rapport révèle également un retard lié des lignes 16 et 17, qui devront utiliser le même banc d’essai que la ligne 15 pour leurs essais techniques. Cette interconnexion dans les infrastructures pourrait reporter encore davantage l’ouverture de ces lignes, essentielles pour le maillage des transports en Île-de-France.
Un impact sur l’exploitation des nouvelles lignes
Autre point de tension : alors que le matériel roulant, financé par Île-de-France Mobilités, est déjà en cours de livraison et que les futurs exploitants (RATP Cap et Keolis) ont été désignés depuis mi-2023, Valérie Pécresse s’inquiète que la formation des agents ne devienne une nouvelle variable d’ajustement du calendrier. Elle rappelle que ce scénario s’est déjà produit lors de l’ouverture des trois dernières gares de la ligne 14.
Elle exige que la RATP GI (gestionnaire de l’infrastructure) ainsi que RATP Cap et Keolis (futurs exploitants) soient pleinement intégrés aux travaux en cours pour éviter de nouveaux blocages non anticipés par le rapport d’expertise.
Vers un audit élargi sur la ligne 18
Enfin, la présidente d’Île-de-France Mobilités demande l’extension de l’expertise Ramette/Bense à la ligne 18, qui n’a pas encore fait l’objet d’une revue de projet et repose sur des technologies et fournisseurs distincts.
Alors que le Grand Paris Express est présenté comme un projet structurant pour la mobilité francilienne, ces nouveaux retards mettent en péril la confiance des usagers et des acteurs impliqués. Valérie Pécresse appelle donc à des mesures immédiates pour garantir une livraison des infrastructures dans les délais les plus courts possibles.
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