Dans une démarche commune pour renforcer la compétitivité économique du continent, Paris et Berlin ont annoncé jeudi dernier une initiative franco-allemande visant à faciliter l’accès des entreprises européennes en croissance (« scale-ups ») aux capitaux privés. À l’issue d’une rencontre conjointe, Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, et Lars Klingbeil, vice-chancelier et ministre fédéral des Finances d’Allemagne, ont présenté les grandes lignes d’un projet destiné à combler le déficit de financement qui freine l’essor des start-ups européennes à fort potentiel.
Alors que de nombreuses entreprises innovantes peinent à trouver des financements à un stade avancé de leur développement, les deux ministres ont souligné l’urgence de créer un environnement propice à l’émergence de champions européens, capables de rivaliser avec les géants américains ou asiatiques. Faute de capital disponible, trop de jeunes pousses prometteuses se tournent vers des investisseurs extra-européens, voire finissent par se délocaliser.
« L’amélioration des possibilités de financement des start-ups et des scale-ups doit être une priorité pour l’UE », a insisté Éric Lombard. « Aujourd’hui, la France et l’Allemagne prennent l’initiative d’accélérer les progrès sur ce front. »
Pour structurer cette initiative, une taskforce conjointe sera coprésidée par deux figures expérimentées : Christian Noyer, gouverneur honoraire de la Banque de France, et Jörg Kukies, ancien ministre fédéral des Finances d’Allemagne. Leur mission : remettre d’ici la fin 2025 un rapport détaillé avec des recommandations concrètes pour surmonter les obstacles actuels au financement des entreprises innovantes à l’échelle européenne.
Le rapport s’appuiera sur les contributions de l’ensemble de l’écosystème financier, incluant investisseurs institutionnels, entrepreneurs et régulateurs, afin de proposer des solutions pragmatiques, en lien avec l’initiative « start-up et scale-up » déjà lancée par la Commission européenne.
« Nous voulons créer un environnement dans lequel les entreprises innovantes peuvent devenir des champions mondiaux », a déclaré Lars Klingbeil, soulignant que cette dynamique génère des emplois et renforce le savoir-faire européen. Le ministre allemand a salué la mobilisation des deux experts, appelés à jouer un rôle-clé dans la réflexion stratégique à venir.
Par cette initiative, Paris et Berlin affichent leur volonté de reprendre la main sur l’avenir technologique et économique du Vieux Continent, en dotant l’Europe des outils nécessaires pour financer ses ambitions et garder ses talents.
Le rapport attendu fin 2025 pourrait ainsi poser les jalons d’un véritable marché européen du capital-risque, capable de soutenir l’innovation sur le long terme.
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