Depuis le lancement grand public de ChatGPT il y a plus d'un an, le débat sur l'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur l'emploi fait rage. Le 14 janvier dernier, la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Kristalina Georgieva, a souligné dans un rapport que le développement de l'IA pourrait toucher jusqu'à 60% des emplois dans les pays industrialisés, et jusqu'à 40% à l'échelle mondiale.
Mais comment les salariés français vivent-ils cette émergence de l'IA dans leur sphère professionnelle ? Utilisent-ils déjà des outils tels que ChatGPT ? Ont-ils des craintes concernant leur emploi, ou voient-ils au contraire des opportunités positives dans l'IA pour leur bien-être et leur productivité ?
Afin de mesurer leur perception sur ce sujet brûlant d'actualité, l'IFOP a interrogé près de 1 000 salariés dans le cadre d'une enquête globale sur les Français et l'IA, réalisée à la demande du site Learnthings.fr et de l'agence spécialisée en data FLASH. Cette enquête met en lumière les craintes grandissantes et le scepticisme des salariés français vis-à-vis de l'intelligence artificielle.
Bien que le nombre de salariés ayant déjà utilisé des outils du type ChatGPT soit en progression, ils restent une minorité. Souvent, ils agissent sans en informer leur hiérarchie, et la plupart n'ont pas été formés à l'IA.
22% des salariés interrogés ont déjà utilisé un outil comme ChatGPT dans le cadre professionnel, comparé à 14% en 2019. Plus de la moitié (55%) de ceux qui l'ont fait ont agi sans en informer leurs responsables. Seuls 10% des salariés ont reçu une formation, 27% espèrent en bénéficier, mais 63% ne le souhaitent pas. La moitié des salariés ayant reçu une formation l'ont jugée inadéquate.
Conscients que l'IA pourrait un jour effectuer leurs tâches (40%), les salariés français expriment un scepticisme croissant quant aux bénéfices de l'IA et sont principalement inquiets de ses conséquences, en particulier en termes d'emploi.
60% estiment que l'IA ne pourra pas les remplacer, tandis que 27% le croient et envisagent même que cela se produira dans les 10 ans. 35% pensent que l'IA améliorera leur qualité de vie au travail, soit une baisse de 6 points depuis 2018 (41%). 41% redoutent des conséquences négatives sur la pérennité de leur emploi, contre 16% qui y voient un aspect positif. 68% des salariés anticipent des conséquences négatives en général, que ce soit sur l'emploi dans leur entreprise (56%) ou les inégalités que l'IA pourrait creuser (55%).
Cette étude réalisée par l'IFOP pour Learnthings du 21 décembre 2023 au 3 janvier 2024, via un questionnaire autoadministré, a interrogé un échantillon de 1 911 personnes (dont 952 salariés), représentatif de la population française.
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