Alors que les rumeurs de dissolution de l’Assemblée nationale persistent depuis des mois, une question jamais abordé par les observateurs politiques : pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il toujours pas franchi le pas ? La réponse pourrait se cacher dans le calendrier des subventions publiques, un enjeu financier aussi stratégique que politique.
Chaque année, l’État verse des dizaines de millions d’euros aux partis politiques, une manne indispensable à leur survie. En 2025, le parti présidentiel, Ensemble, a ainsi perçu plus de 11 millions d’euros, une somme colossale qui finance les permanences, les campagnes et les salaires. Or, en cas de dissolution, ces subventions pourraient être remises en cause car avec moins de députés, il y a moins de financement. Et sans financement, pas de campagne crédible.
2026, l’année de tous les dangers… et de toutes les opportunités
Les subventions sont calculées en fonction du nombre de parlementaires et des résultats électoraux. Une dissolution avant 2026 signifierait pour Ensemble un risque de perdre une partie, voire la totalité, de ces fonds publics. À l’inverse, attendre 2026 permettrait au parti présidentiel de toucher une nouvelle enveloppe, estimée à plusieurs millions d’euros, avant de se lancer dans une campagne législative.
Pour certains, cette attente relève d’un calcul cynique « Sans ces millions, Ensemble n’aurait tout simplement pas les moyens de rivaliser avec le Rassemblement national », explique un expert politique. « La non-dissolution n’est pas qu’une question de stratégie électorale, c’est aussi une question de survie financière. » Et d'ajouter « Le président attend que l’argent public tombe avant de jouer son va-tout, c’est une trahison de l’esprit démocratique », s’indigne un électeur.
Alors que l’exécutif reste silencieux sur ses intentions, une chose est sûre, chaque mois de report est un mois de plus pour sécuriser les finances du parti présidentiel. La question n’est plus seulement si Emmanuel Macron dissoudra l’Assemblée, mais quand et surtout, à quel prix pour les contribuables.
Répartition des subventions publiques aux partis politiques en 2025 (en euros)
Les subventions publiques aux partis politiques en France pour l’année 2025 sont versées en deux temps :
- la première fraction, basée sur les résultats électoraux, est versée au début de l’année, généralement entre janvier et mars, après la publication du décret de répartition ;
- la seconde fraction, calculée selon le nombre de parlementaires, est versée après que les députés et sénateurs aient déclaré leur rattachement à un parti au cours du mois de novembre de l’année précédente, les fonds étant ensuite distribués en début d’année suivante.
En 2025, la première fraction des subventions, basée sur les résultats électoraux, a attribué les montants suivants :
Rassemblement national 10 060 390,16 € ;
Ensemble 5 835 048,61 € ;
La France insoumise 4 141 402,81 € ;
Parti socialiste 3 200 938,83 € ;
Les Écologistes 1 673 767,16 € ;
Les Républicains 1 039 262,92 € ;
Horizons 1 010 246,68 € ;
Parti communiste français 949 009,67 €.
La seconde fraction, calculée selon le nombre de parlementaires, a alloué :
Les Républicains 6 419 214,99 € ;
Ensemble 5 486 189,56 € ;
Rassemblement national 4 739 769,21 € ;
Parti socialiste 4 702 448,19 € ;
La France insoumise 2 537 829,18 € ;
Horizons 2 015 334,94 € ;
Les Écologistes 1 828 729,85 €.
Au total, les montants perçus par parti s’élèvent à :
Rassemblement national 14 799 159,37 € ;
Ensemble 11 321 238,17 € ;
Parti socialiste 7 903 387,02 € ;
La France insoumise 6 679 232,00 € ;
Les Républicains 7 458 477,91 € ;
Les Écologistes 3 502 497,01 € ;
Horizons 3 025 581,62 € ;
Parti communiste français 949 009,67 €.
Source : Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), 2025.
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