Après plus de deux heures de réunion à Matignon, la Coordination Rurale estime ne pas avoir obtenu les réponses attendues et annonce poursuivre sa mobilisation. Le syndicat agricole considère que les échanges n’ont pas permis d’apaiser la colère du monde paysan ni d’apporter des garanties concrètes sur les mesures sanitaires et économiques réclamées.
Son président Bertrand Venteau a rappelé que, sans évolution rapide du protocole sanitaire lié à la DNC, les agriculteurs resteraient mobilisés. Il a notamment insisté sur la nécessité de mettre fin à l’abattage total et de généraliser la vaccination afin de limiter la propagation des foyers et d’anticiper les risques du printemps prochain, affirmant que « sans modification du protocole sanitaire concernant la DNC, les agriculteurs ne s’arrêteront pas ».
La Coordination Rurale dénonce également l’absence de volonté de changement de la part de l’État et critique une stratégie jugée trop rigide. Elle estime que la France manque de poids diplomatique pour négocier avec ses partenaires européens, en particulier l’Italie et l’Espagne, et pour faire évoluer les règles économiques liées au statut sanitaire de la filière bovine française, « qui pénalisent aujourd’hui les éleveurs », selon le communiqué.
Sur le plan européen, le syndicat se dit sceptique quant aux avancées annoncées sur la PAC, le Mercosur ou encore certaines mesures environnementales jugées déconnectées de la réalité des exploitations. Il indique avoir porté plusieurs propositions, notamment un moratoire sur les contrôles agricoles et l’arrêt des poursuites judiciaires visant des responsables syndicaux et des manifestants à la suite des dernières mobilisations, selon la déclaration de la délégation présente.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a proposé de maintenir un dialogue resserré avec le syndicat. Pour autant, la Coordination Rurale précise qu’elle n’appelle pas à la fin des actions sur le terrain et entend poursuivre la mobilisation tant que des concessions concrètes ne seront pas actées. Le syndicat appelle l’État à défendre plus fermement le modèle agricole français et à engager un véritable plan de sauvegarde et d’investissement, afin de relocaliser la production et enrayer la dégradation de la balance commerciale agricole, selon le communiqué.
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