L’initiative citoyenne Faut qu’on parle a clôturé sa deuxième édition sur un bilan jugé très positif par ses organisateurs. Lancée par le Fonds Bayard - Agir pour une société du lien, l’opération entend recréer du dialogue entre des citoyens aux opinions divergentes, dans un contexte marqué par une polarisation croissante des débats publics.
Selon le communiqué, cette deuxième saison a réuni “plus de 5 100 inscrits” à travers la France, grâce à une mobilisation portée par une alliance de médias composée de La Croix, La Voix du Nord, Notre Temps et Réel Média. Des duos de participants, volontairement associés à des personnes exprimant des opinions différentes, ont accepté de se rencontrer pour échanger en face à face.
Les chiffres traduisent une large participation sur l’ensemble du territoire. Selon les organisateurs, l’Île-de-France représente “33 % des inscrits”, devant l’Auvergne-Rhône-Alpes et les Hauts-de-France. L’âge médian des participants se situe autour de 58 ans, avec une parité globale entre femmes et hommes. Les binômes ont été constitués à partir de réponses à des questions clivantes, parmi lesquelles “faut-il taxer davantage l’héritage”, “l’intelligence artificielle va-t-elle nous rendre plus bêtes” ou encore “doit-on arrêter de manger de la viande pour sauver la planète”.
Les rencontres se sont déroulées majoritairement autour du 22 novembre, dans un cadre volontairement apaisé. Selon les témoignages recueillis, ces échanges ont donné lieu à “des discussions respectueuses et constructives”, permettant à des personnes qui ne se seraient jamais parlé autrement de s’écouter réellement. Le taux de participation supérieur à 50 % est présenté comme un signe fort de l’appétence pour le dialogue.
Cette édition 2025 visait explicitement à accentuer les écarts d’opinion entre les participants afin de tester la capacité au débat apaisé. Selon le communiqué, l’objectif de “permettre à des personnes d’avis plus opposés de se parler” a été atteint, dans une société que “77 % des Français jugent divisée”.
Les partenaires de l’opération soulignent l’importance de cette dynamique collective. Selon la déclaration du Fonds Bayard, il s’agit de “créer un mouvement collectif au service du lien et du vivre-ensemble”. La directrice de la rédaction de La Croix rappelle quant à elle que “s’écouter et se parler constitue aujourd’hui une façon de résister à la violence et au fatalisme”, tandis que Réel Média évoque “la force du collectif pour faire évoluer les mentalités”.
Pour favoriser ces échanges, une quarantaine de lieux répartis sur le territoire ont accueilli les participants. Des cafés, centres culturels et espaces associatifs ont ainsi servi de cadre aux discussions, avec le soutien notamment de SNCF Gares & Connexions, mobilisée pour mettre à disposition plusieurs cafés de gare.
Une étude universitaire sur l’impact de l’opération est actuellement en cours. Selon le communiqué, les conclusions de ces travaux, menés par un chercheur spécialisé en analyse du discours, sont attendues en 2026 et devraient permettre de mesurer plus finement les effets de Faut qu’on parle sur le dialogue citoyen.
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