Dans les quartiers où les tensions économiques et sociales sont fortes, l’État peut déclencher des opérations de contrôle renforcées afin de lutter contre la fraude, le travail illégal et les atteintes à l’ordre public économique. C’est dans ce cadre qu’une opération d’ampleur a été menée mi-décembre dans le 18? arrondissement de Paris, rue Marx-Dormoy, à l’initiative du Parquet de Paris et de la Préfecture de police de Paris.
Cette intervention s’inscrit dans l’action du Comité opérationnel départemental anti-fraude, plus connu sous le nom de CODAF. Il s’agit d’une instance de coordination qui réunit les services de l’État afin de mener des actions communes contre les fraudes sociales, fiscales, douanières ou encore le travail dissimulé. L’objectif est de mutualiser les compétences et les moyens pour rendre les contrôles plus efficaces et mieux ciblés.
L’opération s’est déroulée le 18 décembre 2025 et a concerné six commerces du secteur. Elle a mobilisé de nombreux services, parmi lesquels la police, la justice, les services de l’État chargés de l’économie et du travail, l’Urssaf, les douanes et l’inspection du travail. Au total, près de 150 agents ont été déployés simultanément sur le terrain. Cette mobilisation visait à répondre aux préoccupations exprimées par les habitants et à faire cesser des pratiques soupçonnées de porter atteinte à l’ordre public économique et social.
Les contrôles avaient pour but de détecter différentes formes d’irrégularités, notamment le travail dissimulé, la fraude sociale et fiscale, la contrefaçon ou encore le non-respect des règles encadrant l’exercice des activités commerciales. Les résultats témoignent de la diversité des infractions constatées. Environ 200 personnes ont été contrôlées. Une interpellation a eu lieu pour des faits de port d’arme prohibé et de blanchiment d’argent, avec la saisie d’une somme de 2 000 euros. Treize personnes ont également été interpellées en raison de leur situation administrative irrégulière.
Sur le plan économique, les services ont relevé plusieurs manquements graves. Des amendes forfaitaires délictuelles ont été dressées pour des faits liés à la vente de stupéfiants. Les contrôles ont aussi permis la saisie de produits de contrebande, avec notamment 76 paquets de tabac à chiquer et 28 paquets de cigarettes. Par ailleurs, sur les six commerces contrôlés, trois ont fait l’objet d’une fermeture administrative d’urgence pour des raisons d’hygiène. Des mises en demeure ont également été adressées concernant la sécurité incendie et la conformité des dispositifs de vidéosurveillance.
Les autorités précisent que ces mesures peuvent être suivies de sanctions supplémentaires si les obligations légales ne sont pas respectées. L’objectif affiché reste avant tout de rétablir des conditions d’activité loyales pour les commerçants respectueux des règles et de garantir la sécurité des riverains.
À travers ce type d’opération, le CODAF illustre une approche coordonnée de l’action publique. Selon les autorités, la lutte contre la fraude repose sur une action collective et régulière, combinant prévention, contrôles ciblés et sanctions, afin de protéger à la fois l’économie légale, les salariés et la tranquillité publique.
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