À compter du 1er janvier 2026, plusieurs réformes majeures entreront en vigueur et viendront modifier en profondeur le fonctionnement des collectivités territoriales ainsi que les conditions d’exercice des mandats locaux. Ces mesures traduisent une volonté affirmée de modernisation, de sécurisation de l’action publique locale et de reconnaissance accrue de l’engagement des élus et des agents.
Première évolution structurante, l’entrée en application de la loi créant un statut de l’élu local, adoptée définitivement par l’Assemblée nationale après un vote conforme du Sénat. Cette réforme vise à mieux accompagner l’engagement politique des élus de proximité. Le texte prévoit notamment “un cadre structuré d’accompagnement avant l’élection”, avec un congé électif élargi, des modules d’information gratuits et des dispositifs spécifiques pour les étudiants et les élus en situation de handicap, selon la présentation officielle.
Les conditions d’exercice du mandat sont également repensées. La loi introduit “une revalorisation des indemnités de fonction des maires et des adjoints”, adaptée à la taille des communes, ainsi qu’une meilleure articulation entre vie professionnelle et mandat électif. Elle facilite le recours à la visioconférence, renforce la prise en charge des frais liés aux fonctions électives et prévoit des mesures de protection automatique “en cas de menaces ou de violences à l’encontre des élus”, selon la déclaration. L’après-mandat est aussi concerné, avec un accompagnement renforcé vers la réinsertion professionnelle et une bonification des droits à la retraite.
Autre changement majeur, la généralisation du compte financier unique pour l’ensemble des collectivités. Après plusieurs années d’expérimentation, ce nouvel outil devient la référence comptable à partir de l’exercice 2026. Il remplace à la fois le compte administratif et le compte de gestion pour devenir “un document unique, partagé entre l’ordonnateur et le comptable public”, selon le texte. Cette évolution vise à améliorer la lisibilité et la transparence des finances locales, en réunissant données budgétaires et patrimoniales dans un même support.
Le compte financier unique introduit également une information financière modernisée, avec de nouveaux ratios, une présentation synthétique du bilan et du compte de résultat, ainsi qu’une gestion entièrement dématérialisée. Les contrôles automatisés doivent permettre de fiabiliser et d’accélérer les opérations de fin d’exercice. Les collectivités resteront par ailleurs tenues de transmettre leurs documents budgétaires par voie dématérialisée, conformément aux obligations en vigueur.
Enfin, une avancée sociale importante concernera directement les agents territoriaux. À partir du 1er janvier 2026, la participation des employeurs territoriaux à la complémentaire santé deviendra obligatoire. Les collectivités devront financer “au moins 50 % d’un montant de référence”, garantissant aux agents “un remboursement minimal de 15 euros par mois pour leur contrat frais de santé”, selon la déclaration. Cette mesure instaure un socle commun de garanties, inspiré de celui applicable aux salariés du secteur privé, afin de renforcer l’équité et la qualité de la couverture santé.
Les niveaux de garanties et de participation pourront évoluer dans les années à venir grâce à un mécanisme de réévaluation prévu par les accords nationaux. Les partenaires sociaux seront également amenés à débattre de la création d’un fonds national de solidarité dédié, sur le modèle existant dans le privé.
À travers ces réformes, l’État entend doter les collectivités de cadres plus lisibles et plus protecteurs, tout en renforçant l’attractivité de l’engagement local et la qualité du service public rendu aux citoyens.
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