Dès ce lundi 3 mars, la Mairie de Paris mettra en place une voie réservée au covoiturage sur le périphérique parisien. Seuls les véhicules transportant au moins deux personnes seront autorisés à circuler sur cette voie, une mesure qui vise à réduire la pollution et les embouteillages. Toutefois, l’association 40 millions d’automobilistes s’oppose fermement à cette initiative, qu’elle juge “précipitée et inadaptée”.
Si le covoiturage est présenté comme une solution d’avenir, son application sur un axe aussi fréquenté que le périphérique pose question. “Ce mode de transport, bien que bénéfique pour certains, ne convient pas à la majorité des usagers du périphérique, notamment ceux qui ont des horaires de travail décalés ou qui doivent effectuer des trajets individuels non compatibles avec cette pratique. Imposer cette voie réservée au détriment de la liberté de circulation est une atteinte à l’autonomie des automobilistes, qui se retrouvent encore une fois laissés pour compte dans la politique de mobilité de la capitale”, estime Philippe Nozière, président de 40 millions d’automobilistes.
Un risque de congestion accrue
Au-delà du principe même du covoiturage, l’association dénonce une mise en œuvre précipitée, sans réelle étude d’impact. “La mise en place d’une voie réservée au covoiturage, sans étude d’impact, en plein cœur d’un périphérique déjà saturé, relève de l’amateurisme. Plutôt que d’améliorer la fluidité du trafic, cette mesure risque de créer une nouvelle forme de discrimination entre les automobilistes. Ceux qui ne peuvent pas covoiturer se retrouveront contraints de circuler sur des voies encore plus encombrées, au détriment de leur temps et de leur confort”, regrette Pierre Chasseray, délégué général de l’association.
Des embouteillages en perspective ?
Selon 40 millions d’automobilistes, cette décision pourrait aggraver la situation du trafic au lieu de l’améliorer. “Il est irresponsable de vouloir appliquer une politique de restriction sans réfléchir à ses conséquences sur la vie quotidienne des Franciliens, qui dépendent de cet axe majeur pour se déplacer.”
L’association critique également le manque de concertation et de transparence dans la mise en place de cette mesure. “Les usagers du périphérique n’ont pas été suffisamment informés des objectifs, des modalités d’application ni des impacts réels sur leur quotidien. Cette décision unilatérale impose une contrainte supplémentaire à des millions de citoyens sans aucune alternative concrète pour compenser les désagréments engendrés.”
Une clause de révision demandée en juin
Face aux inquiétudes soulevées par cette réforme, l’association 40 millions d’automobilistes réclame une évaluation rapide des effets de la mesure. “C’est pourquoi l’association exige la mise en place d’une clause de revoyure dès la fin du mois de juin 2025.”
Alors que la Mairie de Paris défend son projet comme un levier essentiel pour limiter la pollution et fluidifier le trafic, la grogne des automobilistes pourrait compliquer son acceptation. Une première évaluation des résultats sera donc déterminante pour l’avenir de cette voie de covoiturage sur le périphérique.
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