La dernière étude annuelle de VistaPrint dresse un portrait nuancé des dirigeants de TPE et PME françaises : des profils majoritairement prudents et organisés, mais dont l’équilibre financier et psychologique reste fragile, notamment chez les femmes et les plus jeunes.
Premier enseignement : une majorité de dirigeants (61 %) n’ont pas de dettes personnelles liées à leur entreprise. Une situation rassurante, qui montre une bonne séparation entre patrimoine professionnel et personnel. Toutefois, une part non négligeable reste exposée : 24 % déclarent des dettes supérieures à 10 000 euros, et 6 % dépassent même les 100 000 euros. Ces chiffres révèlent des situations parfois tendues, particulièrement chez les entrepreneurs de 35 à 44 ans, souvent confrontés à la fois aux pressions économiques et aux responsabilités familiales.
Côté épargne, les dirigeants disposent en moyenne de 4,5 mois de dépenses personnelles et de 4,6 mois de trésorerie pour leur entreprise. Cela témoigne d’une capacité d’anticipation globalement positive. Mais cette moyenne masque de fortes disparités : un dirigeant sur cinq ne dispose d’aucune épargne en cas d’urgence, et près de la moitié ne parvient pas à mettre de côté plus de 5 % de ses revenus mensuels.
La répartition de l’épargne met aussi en lumière des inégalités persistantes. Les femmes entrepreneures, par exemple, disposent de réserves moins importantes que leurs homologues masculins, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Elles épargnent en moyenne 4,2 mois de dépenses contre 4,8 pour les hommes, et ne mettent de côté que 7 % de leurs revenus mensuels, contre 9 % pour leurs confrères. En matière de trésorerie d’entreprise, l’écart se creuse également : 4,22 mois pour les femmes contre 5,06 mois pour les hommes.
Sur le plan de l’investissement, les choix diffèrent nettement selon le genre. Les hommes sont plus enclins à investir en bourse (30 %) ou dans les cryptomonnaies (24 %), tandis que les femmes privilégient des supports plus prudents comme le PER ou l’assurance vie. Ces divergences révèlent des approches différentes du risque et de la sécurité patrimoniale.
Mais c’est surtout la santé mentale qui inquiète : 45 % des dirigeants se disent stressés, et 78 % avouent connaître des épisodes de burn-out réguliers ou occasionnels. Cette détresse est particulièrement marquée chez les jeunes (18-24 ans) et chez les femmes. Si une majorité parvient à préserver un certain équilibre en s’adonnant à des loisirs ou à une activité physique, un dirigeant sur cinq affirme ne bénéficier d’aucun soutien psychologique ou social.
Un chiffre préoccupant, dans un contexte où les chefs d’entreprise sont souvent les piliers économiques de leur territoire, mais aussi les plus exposés à l’isolement et à la charge mentale. Certains observateurs soulignent que la pression constante sur la rentabilité, combinée à l’instabilité des politiques publiques en matière de soutien aux entreprises, accentue la précarité de ces profils. Sans dispositif d’accompagnement renforcé, la résilience de ces entrepreneurs pourrait finir par atteindre ses limites.
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