Face à l’ampleur des dysfonctionnements liés aux airbags de l’équipementier japonais Takata, les députés socialistes ont adressé un courrier à Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, pour exiger des mesures d’urgence. Plus de 250 000 véhicules ont été rappelés en France en raison de ces dispositifs défectueux, qui ont causé de nombreux accidents et fait plusieurs victimes à travers le monde.
Un scandale industriel aux lourdes conséquences
“L’entreprise japonaise qui a collaboré avec un nombre important de constructeurs, avait été épinglée dès 2013 et condamnée à 1 milliard de dollars d’amende en 2017 après avoir plaidé coupable pour les défaillances graves de ses airbags.” rappellent les parlementaires. Ces airbags sont en effet accusés de provoquer des blessures graves et des décès, en raison d’une détérioration du gaz propulseur pouvant entraîner la projection de fragments métalliques lors de leur déclenchement. Si les États-Unis avaient rapidement réagi en 2014 avec une série de plaintes et de rappels massifs, la France tarde à prendre la mesure du problème.
Une prise en charge insuffisante des propriétaires de véhicules concernés
En mai 2024, le groupe Stellantis (Citroën et DS Automobiles) a lancé une campagne de rappel de grande ampleur, ciblant notamment les C3 et DS3 produites entre 2009 et 2019. “Dans son courrier adressé aux 181 734 propriétaires de C3 et 65 149 propriétaires de DS3 produites entre 2009 et 2019, Citroën « demande de cesser immédiatement de conduire ce véhicule » suite à des défauts d’airbags susceptibles de « provoquer des blessures graves voire mortelles ».” Si ce rappel était nécessaire, les solutions mises en place restent insuffisantes. Seulement 7 000 véhicules ont été réparés et 25 000 véhicules de courtoisie devraient être déployés courant juin. Mais ces chiffres restent très en deçà des besoins réels. De nombreux propriétaires dénoncent l’absence d’accompagnement, des services injoignables et un manque de transparence sur la prise en charge de leur véhicule immobilisé.
Un problème qui touche particulièrement les territoires ultramarins
Selon les signataires du courrier, 500 000 véhicules équipés de ces airbags défectueux circuleraient encore en France, dont près de 100 000 en Outre-mer. “Pourtant, on ne possède pas à ce jour une liste complète et fiable des marques et modèles concernés par l’équipement d’un airbag défectueux, notamment en Outre-mer où les airbags défectueux sont pourtant surreprésentés avec près de 100 000 de ces véhicules dans les territoires ultramarins.” Un manque de visibilité qui inquiète les parlementaires, alors que ces territoires souffrent déjà d’un accès limité aux infrastructures de réparation et de remplacement.
Les députés demandent des mesures d’urgence
Face à cette situation alarmante, les députés socialistes demandent au gouvernement d’agir sans délai. Ils réclament une prise en charge totale des véhicules concernés, une accélération des réparations et un soutien aux propriétaires immobilisés, notamment ceux vivant en zone rurale et ultramarine où les alternatives de transport sont quasi inexistantes. “Nous vous demandons de bien vouloir faire la lumière sur ces graves dysfonctionnements, apporter un soutien aux victimes et prendre des mesures exceptionnelles en direction des personnes qui subissent les graves risques d’utilisation de leur véhicule, et ce depuis de nombreuses années.” concluent-ils.
Alors que le scandale Takata a déjà coûté des milliards aux constructeurs et provoqué des dizaines de morts dans le monde, les victimes françaises attendent toujours une réponse à la hauteur des enjeux.
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