Le paysage politique français décline dans sa crédibilité, avec l'annonce inattendue de La France Insoumise (LFI) qui menace de déposer une procédure de destitution du Président de la République, Emmanuel Macron ? Le Mémento vous propsoe d'anaylser les faits pour mieux comprendre les motivations derrière cette démarche.
Cette initiative, spectaculaire, soulève de nombreuses questions sur les véritables intentions de ce parti politique. Était-ce une tentative sérieuse de mettre fin au mandat présidentiel ou simplement un énième coup médiatique destiné à capter l'attention du public et des médias ?
Il convient de rappeler que la procédure de destitution d'un président en France est strictement encadrée par l'article 68 de la Constitution. Pour qu'une telle mesure aboutisse, il faut d'abord qu'une majorité des deux tiers (384 Députés au moins) des membres de l'Assemblée nationale ou du Sénat (232 Sénateurs) se prononce en faveur de la convocation de la Haute Cour. Ensuite, cette Haute Cour, réunissant l'ensemble des parlementaires, doit également voter la destitution à une majorité des deux tiers. Autant dire que, dans la pratique, il est extrêmement difficile, voire impossible, de réunir ces conditions, surtout dans un contexte où les forces politiques sont divisées et où la majorité présidentielle reste solide.
Un coup d’épée dans l’eau ? Compte tenu de ces obstacles institutionnels, il est peu probable que LFI ait vraiment envisagé de réussir dans cette démarche. En effet, pas besoin d'être un géni pour comprendre que la demande de destitution n’a aucune chance d’aboutir. Alors, pourquoi l’avoir initiée ? On peut y voir un « coup d’épée dans l’eau », une action vouée à l'échec dès le départ. Mais il serait réducteur de s'arrêter à cette simple lecture. Le dépôt d'une telle demande, même si elle est juridiquement vouée à l'échec, peut avoir d'autres objectifs, notamment médiatiques.
Un coup médiatique calculé ? En effet, on peut difficilement ignorer l'aspect médiatique de cette initiative. LFI, en déposant cette demande, a su attirer l'attention des médias et relancer le débat public autour de la légitimité du Pésident et de ses actions. Ce type de démarche permet de maintenir la visibilité du parti sur la scène politique et de mobiliser ses sympathisants en les galvanisant autour d'un acte fort, même symbolique.
Dans un contexte où la compétition pour capter l'attention des électeurs est féroce, ce genre de coup d'éclat permet à LFI de rester dans des discussions, d'occuper un espace dans l'opinion publique et de se positionner comme le principal opposant au Président Macron. De plus, en ciblant directement le chef de l'État, LFI peut espérer canaliser le mécontentement de certains segments de la population qui voient en Emmanuel Macron un symbole des élites déconnectées des préoccupations du peuple.
Finalement, la question se pose : cette initiative de LFI est-elle un simple effet de manche ou une manœuvre stratégique réfléchie ? Il semble que ce soit un peu des deux. D’un côté, LFI sait dans aucun doute que cette démarche n’aboutirait pas, mais elle a tout de même choisi d’initier un message composé de "une menace de procédure" pour les gains médiatiques qu’elle pourrait en retirer. De l’autre, elle révèle une stratégie de communication où l’affrontement direct avec le Président permet de faire perdurer l’image d’un parti combatif, en phase avec les revendications que ce parti pense être populaires.
Bref, la menace de destitution par LFI, bien qu’irréaliste sur le plan institutionnel, s’avère être un plan médiatique. Elle illustre l’art de l’utilisation des institutions pour servir une stratégie de communication. Les intentions politiques ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être et que l'effet médiatique peut souvent primer sur l'efficacité institutionnelle.
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